La ligne du désert

“La ligne du désert”

Trois heures du matin et les yeux comme des soucoupes. Rien à faire, le sommeil ne vient pas. L’excitation du retour ? La tristresse ? Un brin de nostalgie ? Ce mois de vacances a été si extraordinaire. Ma première fois sur le vieux continent …

L’Inuit que je suis, s’est émerveillé de tout. La rencontre avec des collègues de Copenhague, les échanges “pour de vrai” comme dirait Aputika. Nous avons un peu parlé boulot d’accord, mais les soirées passées en leur compagnie resteront mémorables. Une chance qu’il n’y en ait eu que trois, Ziliouk aurait détesté me voir dans cet état !

Paris, une vingtaine de jours. Déambuler dans les rues de la ville Lumière, visiter des musées, des églises, des mosquées, des expos en tout genre, cotoyer des sages, des grotesques et pas mal de malotrus aussi. Paris, ah Paris ! Ville envoutante, fabuleuse, horrible. Tous les adjectifs peuvent lui convenir.

Bruxelles ensuite, avec son atmosphère bon enfant. Il y a là, une chaleur, une gentillesse qui se dégagent du sourire des passants, de leur façon de vous aborder, de vous saluer que je n’ai rencontrées ni à Paris ni à Copenhague et pas même à Nuuk. Mais soyons réalistes, chez nous la météo, surtout à cette époque de l’année, ne nous incite pas à de longues civilités et chaudes démonstrations dans les rues du centre. 

Et hier, le clou, la cerise sur le gateau, Liège. Liège, la ville de Georges ! J’en rêvais ! J’en rêvais depuis des années, depuis le jour où mon grand père m’a fait découvrir son univers. J’ai mis mes pas dans ses pas, j’ai vécu, grandi, vieilli avec lui et ce soir, dans cette chambre 41, “La ligne du désert”, j’ai bouclé la boucle. Je suis heureux.

Demain je regagne mon Groendland, je retrouve la neige, les glaciers, les vélages, le froid, ma famille, mes amis, mon Monde. Je retrouve tout mais avec des yeux différents. Aujourd’hui, Je suis riche de nouveaux, de beaux souvenirs.

ingrid grelet