Il se tenait devant moi,
Il se tenait devant moi,
Oui, il était là devant mes yeux d’un bleu océan.
Chaussée de méduses, j’allais à sa rencontre et en guise de bienvenue il chatouillait mes mollets.
Pour la première fois, je voyais la mer. J’en suis restée bouche-bée.
La marée avait mis à découvert les rochers érodés par le sac et le ressac où coquillages au chapeau pointu étaient solidement agrippés et fiers de trôner.
J’ai compris ce jour là, lorsque j’ai vu les crabes se déplacer sur le sable, la signification de « marcher en crabe ». Si les crevettes étaient désorientées les coques, elles, restaient blotties dans la sable.
Ce n’est pas le témoignage de la mouette rieuse qui démentira mes propos, elle m’accompagnait dans ma découverte.
Le drapeau rouge avait été hissé et flottait au poste de surveillance. J’en avais appris la signification mais ces baigneurs nageant vers le large en direction des baïnes voulaient-ils défier les lois de la nature ? La réaction du sauveteur fut immédiate. Pas question de se taire, il lui fallait réagir et agir. Sa corne de brume me fit sursauter.
Il me fallait délaisser la plage pour aller déguster de la friture au port.
Je le savais, la mer me ferait oublier mes vacances à la campagne… mais mon coeur, lui, restera entrebâillé.
Brigitte Corson
Janvier 2021